Réseaux sociaux : 2013, l’année de la lassitude ?

Après avoir suscité l’enthousiasme tant du public que des professionnels, les réseaux sociaux seraient sur le point de provoquer une grosse fatigue. C’est en tout cas ce que tend à démontrer l’Observatoire des réseaux sociaux 2013 publié par l’IFOP.

Faits et chiffres à retenir

Notoriété : le règne de Facebook

  • Un podium identique depuis 2011 avec dans l’ordre Facebook (97 %), YouTube (95 %) et Twitter (94 %), ce dernier gagnant 5 points.
  • Google+ a fortement progressé (+8 %) pour pointer en 5e position juste derrière Skype, qu’on peut s’étonner de retrouver dans ce classement.
  • Instagram a connu la plus belle progression (51 %, soit 32 points de gagnés)
  • A noter que Pinterest est très loin avec seulement 15 %, loin derrière Badoo par exemple (38 %) !
  • Sur la notoriété par catégorie de population, je ne m’explique pas comment Google+ est connu par 93 % des + de 65 ans contre 22 % des 25 à 34 ans…

Inscription sur les médias sociaux : Google+ progresse

  • Facebook prend également la tête avec 63 % et une progression de 9 points, devant Skype (47 %) et Copains d’avant (36 %).
  • La notoriété en hausse de Google+ s’accompagne naturellement d’une progression des inscrits (32 %, + 11 points).
  • 86 % des internautes se déclarent membres d’au moins un réseau social.
  • En moyenne, un internaute serait membre de 4,5 réseaux sociaux.

La fréquence de connexion sur les réseaux sociaux

Au-delà des chiffres bruts disponibles dans l’étude, je retiens ce schéma qui met en exergue la fréquence de connexion par rapport au nombre d’inscrits. Il distingue les leaders installés (Facebook, YouTube), ceux dont la base installée est moindre mais active (Instagram, Tumblr, Pinterest) et ceux qui déclinent (Copains d’Avant, Trombi).

frequence-connexion-medias-sociaux-IFOP

La grosse fatigue

  • Seule une activité « passive » (consultation) progresse significativement (+25 %), alors que beaucoup déclarent passer moins de temps à discuter et à publier des informations sur soi. Le phénomène Selfie en prend un coup ! Les freins : la crainte concernant les données personnelles et la publicité, ou encore le manque de temps.
  • 38 % ont l’intention de se désinscrire de certains réseaux, et on compte même 6 % de radicaux qui veulent se désinscrire de tous !
  • Ceux qui ne veulent pas s’inscrire invoquent majoritairement la volonté de préserver leur vie privée, 51 % déclarant même ne pas en avoir besoin. Et oui, amis CM, c’est possible ;-)
  • Pour enfoncer le clou, 95 % n’ont pas l’intention de s’inscrire sur un réseau social. La concurrence va être rude et bonne chance aux nouveaux entrants !
  • Pour conclure, 40 % avouent regretter le temps où les réseaux sociaux n’existaient pas. Pour pouvoir les réinventer ?

Le sondage et les analyses en intégralité :

Je n’ai évidemment pas de réponse à la question posée dans le titre de l’article. Le sondage révèle une désaffection, relative certes mais qui peut nous alerter. Après un enthousiasme démesuré, tant de la part des utilisateurs que des annonceurs et des agences, il faudra probablement trouver un usage plus équilibré. Les réseaux sociaux eux-mêmes vont devoir s’attaquer sérieusement aux questions de vie privée et limiter la publicité… Et si je vous prédisais que les spécialistes prédiront que 2014 sera l’année de la maturité (ou de transition) ?
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5 commentaires

  1. Les réseaux sociaux sont tellement nombreux à se faire concurrence que les utilisateurs en sont lassés…

    Mais, selon moi, cela n’est pas plus mal au final. Quoi de plus impersonnel que de publier une nouvelle, via un statut destiné à 200 personnes, si ce n’est plus.. Je rejoins Jacques Tang dans l’idée que rien ne remplacera jamais une discussion autour d’un verre !

  2. Merci pour cet article qui met en lumière une trace de comportements qui va progresser. Mais la question à se poser toute de suite : ailleurs dans le monde c’est pareil ? Et bien non. A part un mouvement de migration des adolescents, un peu partout il y a une augmentation des fréquentations et des usages 2.0. De mon point vue il y a une exception à la Française mais cette stagnation est positive. Nous sortons de l’ère de l’utopie 2.0 pour entrer dans celle de la #WebRealistic. Et puis nous arrivons au moment des élections. Je prifite de ce post pour vous souhaiter dès à présent de grands moments 2.0 en 2014 que je renouvellerai en janvier sur mon blog.

  3. Pour ma part, je la ressens moi même sur les réseaux. Les usages se domestiquent, une fois passé le moment de la découverte et de l’appropriation. Au final, mieux vaut partager un verre avec un ami qu’un SMS au bout d’un comptoir, pas vrai. Merci pour le lien.
    Partage, bien sûr!

  4. Je pense aussi que ce sera l’année de la lassitude (ou de la maturité) même (surtout) au niveau des annonceurs. Déjà si les audiences sont en berne forcément ils ne vont pas aimer, mais en plus on devrait voir de plus en plus de réseaux siffler la fin de la récré à mesure qu’ils deviennent matures.

    C’est ce que fait Facebook, qui prend de moins en moins de gants pour nous expliquer que le trafic et les partages gratuits c’est bien gentil, mais qu’il y en aura de moins en moins et que pour être visible il va falloir payer. Et donc newsfeed remplis de pub, et donc désaffection grandissante des usagers. Donc non seulement l’audience est moins engagée, mais en plus elle va coûter plus cher.

    Et c’est ce qui va arriver aux autres. Twitter sera surement le prochain maintenant que l’IPO est faite, et ce n’est qu’une question de temps avant que les autres fassent pareil, soient rachetés et intégrés à un autre réseau ou se plantent.

    Le seul qui n’aura pas ce problème c’est Google+, mais les posts pubés dans AdWords c’est quand même une grosse arnaque: on achète du trafic à Google, pour le rediriger vers un site Google. Donc si les annonceurs sont malins ça ne marchera pas (c’est juste mon avis, mais personnellement si je paie de l’audience c’est pour que les gens viennent chez moi).

    Voilà, c’était le pavé du lundi 😉

Les commentaires sont fermés, pas moi.